

2,7 milliards de dollar, c’est le montant global qui devrait être alloué à la protection du bassin du Congo. L’annonce a été faite au cours de la rencontre intergouvernementale entre le Gabon et la France. Un engagement financier qui scelle une relance stratégique des relations bilatérales, où l’écologie devient le langage d’une coopération redéfinie.
Le partenariat renforcé entre Paris et Libreville pour la protection du Bassin du Congo marque un tournant diplomatique.
Pour le Gabon, dirigé par un président issu d’une transition politique, cet accord est une affirmation de légitimité sur la scène internationale.
Un positionnement en leader de la finance climatique et de la conservation, qui transforme de fait le capital naturel en capital politique.

La visite du président français à Libreville, la première d’un chef d’État occidental depuis la prise de pouvoir du général Oligui Nguema, a été largement perçue comme un adoubement.
Emmanuel Macron a d’ailleurs salué la conduite de la transition gabonaise, la qualifiant de « réussie » et la citant comme un « modèle ».
Un soutien crucial pour le Gabon qui cherche à consolider ses institutions et à attirer de nouveaux investissements.

Pour la France, cette « diplomatie verte » est l’occasion de renouveler son image et son influence en Afrique, en se positionnant comme un partenaire incontournable sur des enjeux globaux.
Le co-pilotage avec le Gabon du Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC) depuis juillet 2023 illustre cette volonté d’une relation d’égal à égal.
Le président Oligui Nguema a insisté sur la nécessité de passer à une « vraie logique économique » où la conservation génère de la valeur pour les populations locales, affirmant que le Gabon ne pouvait plus assumer seul le coût de la protection de ce poumon vert planétaire.

En réponse, la France s’est engagée à soutenir des mécanismes de financements innovants et le développement d’une économie verte.
Ce partenariat va au-delà des seuls aspects financiers et inclut la formation d’experts gabonais et la lutte contre la criminalité environnementale.
Ce rapprochement franco-gabonais, scellé sous la bannière de l’écologie, pourrait bien préfigurer un nouveau modèle de coopération entre la France et l’Afrique.

Il s’agirait d’un partenariat pragmatique, axé sur des défis communs et débarrassé des pesanteurs du passé, où chaque partie trouve un intérêt stratégique clair.
Une manière pour Paris de rester un acteur clé sur le continent, et pour Libreville de s’affirmer comme une puissance verte souveraine et respectée.



